vendredi 21 septembre 2012

Du bricolage dans les rapports d’audit des sociétés tunisiennes qui font appel public à l’épargne

Le fait d’auditer les états financiers d’une société cotée en bourse (utilisant une partie de l’épargne nationale) constitue certainement (et normalement) une reconnaissance par les actionnaires réunis en Assemblée Générale de la compétence, de l’indépendance et de la conscience (trois attributs qui font la devise de l’ordre des experts comptables tunisiens) du ou des experts comptables qui seront chargés d’une telle mission. Dans ce cadre, la rédaction du rapport des commissaires aux comptes devrait être une œuvre reflétant l’art de son rédacteur. Elle doit rassurer les lecteurs (utilisateurs divers des états financiers) quant à la fiabilité des données comptables que laisse inspirer ledit rapport. Aujourd’hui en lisant les rapports d’audit (exercice 2011) des sociétés ENNAKL AUTOMOBILES (Commerce du matériel de transport; essentiellement la marque GOLF.) et GIF FILTER (Fabrication des filtres à huile, à carburant et à air pour automobiles.) j’ai pu découvrir que la rédaction de ces rapports n’obéit pas à un art, mais plutôt à un bricolage basé sur le copiage et le « fill in the blanks ». Et pourtant, l’auditeur de ces deux sociétés n’est autre que le grand KPMG (Co-commissaire aux comptes pour le cas d’ENNAKL). S’agit – il d’une pratique normale et crédible ? Peut être on peut le faire ( !) pour des petites sociétés anonymes non cotées, mais pour des sociétés qui font appel public à l’épargne et dont la taille (des actifs – la rémunération des commissaires aux comptes est indexée sur ce critère) est très importante (par rapport au tissu économique tunisien) ; je pense que c’est insensé. A vous de juger!!! Rapport d’audit de la société ENNAKL AUTOMOBILE (page 11 – voir aussi page 12) lien
Rapport d’audit de la société GIF FILTER (page 05 – voir aussi page 06) lien

dimanche 2 septembre 2012

Faut – il tuer le système comptable des entreprises tunisien (1997) ?! Si oui, ayez le courage de dire pourquoi.*

* Il s’agit d’une conclusion que j’ai prononcée à Oran (Algérie) dans le cadre d’un colloque : « l’institution académique et l’entreprise à l’heure du nouveau système comptable et financier » organisé par l’Ecole Préparatoire des Sciences Economiques, Commerciales et de Gestion de l’Université d’Oran. Vous pouvez trouver l’intégralité de la communication publiée par la revue du chercheur. Cliquer sur ce lien)



Pendant 15 années d’application, le système comptable des entreprises (SCE) a su instaurer une nouvelle culture qui a pu remplacer, à notre avis, une culture ancienne à base de plan comptable général. Avant sa mise en place, une immobilisation ne pouvait être définie que lorsqu’on se réfère à son numéro de compte. Avec le SCE on a appris qu’une immobilisation est un élément d’actif, possédé ou contrôlé par l’entreprise susceptible d’accorder à cette dernière des avantages économiques futurs. C’était une révolution comptable. Au fil des années, un savoir faire tunisien (académique et professionnel) s’est, donc, développé autour du SCE (1997). Nous croyons que le seul maillon faible de « l’institution comptable » en Tunisie est le Conseil National de la Comptabilité. Cette grande muette n’a pas pu formuler une position claire concernant l’avis des institutions financières internationales qui l’appellent à changer son référentiel. Rappelons que ce référentiel n’a pas, jusqu’à ce jour, fait l’objet de critiques internes, exception faite de celles émanant de quelques professionnels ayant intérêt à élargir le marché de formation des IAS/IFRS. Nous sommes convaincus que l’application d’un système comptable donné doit contribuer à un meilleur développement comptable qui est, à son tour, appelé à impacter positivement le développement économique. Il est donc temps, qu’un débat national soit lancé pour décider de l’avenir de la normalisation comptable en Tunisie.