J’ai lu dernièrement une interview de Mr Salah Dhibi (président de l’ordre des experts comptable de Tunisie). L’interview porte sur les possibilités d’adoption des normes IAS/IFRS par la Tunisie. J’ai apprécié son avis qui inspire une position favorable quant à une pareille adoption (surtout pour les entreprises cotées à la bourse des valeurs mobilière de Tunis (une cinquantaine !)). Le journaliste lui a posé la question suivante : quelle est la position du gouvernement sur la question (c'est-à-dire la possibilité de l’adoption des normes internationales). Mr Dhibi a répondu « le gouvernement est en train de réfléchir sur la question. Il veut d’abord écouter la profession et pour cela une commission a été crée…) ». Ma réaction est la suivante : écouter la profession… uniquement ! Je ne sais pas si nos décideurs savent ou non qu’il y a des académiciens (enseignants – chercheurs universitaires, dont une dizaine dotée d’un doctorat ès comptabilité) dans ce pays. Ces enseignants – chercheurs, utilisent les ressources publiques (argent du contribuable) pour concevoir des recherches utiles pour le pays dans le domaine de la comptabilité (dans sa dimension scientifique et pratique). Ce sont des gens qui maîtrisent la langue anglaise pour lire les documents (version originale) relatifs aux normes IAS/IFRS tels que publiés par l’IASB (International Accounting Standards Board). Ce sont des gens qui publient et communiquent leurs travaux de recherche un peu partout (dans des revues internationales de renommée et dans des congrès et colloques internationaux de haute envergure : en Europe et aux Etats – Unis). Tous ces travaux sont publiés et communiqués au nom des universités TUNISIENNES. Mais en même temps, je dis que les académiciens comptables n’ont pas su (ou pu) jusqu’à maintenant mettre en place leur propre association qui pourrait exercer une pression (dans le sens pacifique du terme) pour entendre sa voix (comme c’est le cas aux Etat – Unis avec l’AAA (American Accounting Association). Faute de quoi, prière messieurs les décideurs de prendre notre avis sur cette question, nous pouvons être utiles et nous ne voulons pas que nos recherches soient « de l’encre sur papier ».